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Saint Laurent, un homme radical de la mode

Dès le début du portrait extravagant imaginé par Bertrand Bonello du designer Yves Saint Laurent, des ordres stricts descendent du Grand Un à la salle de couture stressée, ou comme ils l'appellent dans ce milieu éthérisé. Le ton est feutré mais le message est clair :les coutures sont toutes fausses; cela doit être corrigé; il faut le mettre tout de suite. À tous autres égards, le film de Bonello n'a rien - croyez-moi, rien - de commun avec Le Diable s'habille en Prada. Mais cette scène fait écho au moment où Meryl Streep déchire Anne Hathaway pour ne pas avoir saisi le dur labeur collaboratif nécessaire à la création de bleu. Dans les deux cas, il nous reste à décider si la haute couture est une forme d'art, si elle doit se dépasser ou si nous devons composer pour un représentant syndical.

Bonello ne laisse aucune place au doute :il considère Saint Laurent comme un grand artiste, même s'il est royalement foutu, dont le moment de triomphe à la fin des années 60 - lorsqu'il a cessé d'être un golden boy de Dior et est devenu un innovateur qui a démocratisé la mode et libéré les femmes porter des smokings et quoi que ce soit - a également failli le détruire.

photo :http://www.queeniebridaldress.co.uk/backless-wedding-dresses

Saint Laurent est une appréciation, mais ce n'est ni un acte d'adoration ni un bio-pic de Great Man. Il n'y a pas d'arc de caractère, pas d'illumination ou de salut, certainement pas de place ici pour la mythification de la misère à la richesse.

Né en Algérie, Saint Laurent est venu de l'argent sérieux et a obtenu sa première formation avec l'emphase de la vieille école Christian Dior. Une fois qu'il s'est libéré, son radicalisme était esthétique plutôt que politique :Une première scène à Saint Laurent partage l'écran entre les manifestations anti-guerre de mai 68 et sa collection à l'élégance classique et allègrement inconsciente. En 1976, lorsque sa collection "russe" aux influences orientales galvanisa le monde de la mode, ses mannequins (sans parler de ses amis et amants) venaient de partout et portaient de tout.

Saint Laurent dépeint un âge d'or entre les deux, lorsqu'une contre-culture décadente révolutionne simultanément l'esthétique du créateur et fait basculer une psyché déjà fragile dans une épave de pilules, incapable de défiler sur une piste sans le soutien de plusieurs modèles. Incarné avec brio par Gaspard Ulliel, dont la longue mâchoire et les énormes lunettes carrées lui donnent des airs de beau héron capricieux, Yves est un enfant espiègle et dépressif, poli jusqu'au bout mais cruel au besoin. Il appelle sa mère influente "Mumsy", s'habille impeccablement et se déshabille avec une ferveur égale. Une prostituée passionnée de célébrités, il se moque également de son correspondant, "Endive Warhol", mais est classiquement adapté pour présenter la ligne de prêt-à-porter pionnière qui ouvrira les vêtements aventureux à des masses de femmes. Et il met en péril sa relation stable avec son associé et chef d'entreprise Pierre Berge (un très bon Jérémie Renier) par une liaison avec Jacques, (Louis Garrel, aux allures de Salvador Dali brûlant), un hédoniste qui guide sans relâche son amant jusqu'au fond.

Saint Laurent n'a jamais été un loup solitaire. Une très longue transaction commerciale entre Pierre et le PDG américain de l'entreprise montre clairement que le designer avait toute une industrie qui militait pour le transformer d'un talent précoce en une marque lucrative. Pourtant, comme le raconte Bonello, Saint Laurent n'avait aucune envie d'être dérangé par le côté commercial des choses, tant qu'il payait pour les innombrables objets de beauté dont il encombrait ses maisons. "Ce ne sont que des choses", dit-il à Jacques. Mais ces choses étaient tout pour lui jusque dans sa vieillesse recluse, où il est malicieusement joué par l'acteur des années 70 Helmut Berger.

Pointant à 150 minutes, Saint Laurent risque sa propre indulgence. Il pourrait facilement perdre quelques scènes répétées d'un Laurent blitzé gambader bruyamment avec des copains bien habillés dans les bars parisiens ou vautré dans son lit, figé de terreur alors que des serpents imaginaires s'enroulent sur son corps nu. Mais le film, somptueusement tourné en 35 millimètres avec une magnifique palette de paon, n'est jamais moins qu'un délice sensuel. Le montage imite astucieusement le style de Laurent, impeccablement coupé et plein de mouvements furtifs et d'angles bizarres qui vous surprennent.

Ni hagiographique ni censeur, Saint Laurent est une appréciation lucide, souvent drôlement mordante et douloureusement triste de Saint Laurent et de son milieu, l'histoire d'un homme fragile mais résilient qui a survécu à une culture qui a fait de lui une star, mais l'a presque détruit, et l'a aidé à mettre la mode à sa place - avec les gens.

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