Le photographe Joshua Kane vit le rêve de tant de photographes. Il est payé pour parcourir le monde, photographier des mariages pour des clients et, à certains égards, vit une vie enrichie de manière créative grâce à cela. Mais Josh nous dit que faire de la photographie de mariage à destination ces jours-ci est une décision courageuse, et à cause de cela, il ne prend que 10% du temps et 90% de son temps est consacré à l'édition, à la réservation de clients, à la négociation, au marketing, etc. Cela ne semble pas si amusant pour un photographe en herbe, c'est une réalité. Lorsque vous combinez cela avec l'objectif de Josh de donner à chaque client de mariage des images uniques (et la quantité de travail qu'il y consacre), Josh continue à bien des égards à se mettre au défi de manière créative.
Nous lui avons parlé de la photographie de mariage à destination, des défis, des clients et de ses débuts.
Josh :J'ai toujours été un enfant artistique. Dessin, peinture, graffiti et autres médiums. Mais j'étais du genre à détester presque tout ce que je créais, même si les autres semblaient l'adorer ("propre syndrome du pire critique"). Jusqu'à ce que finalement, j'ai mis la main sur le vieux Minolta SLR poussiéreux de ma grand-mère à l'adolescence. Je l'ai parcouru le long de la côte sud de l'Australie où j'ai grandi et j'ai vraiment aimé expérimenter. Les bases de la composition et de l'appareil photo me sont venues assez naturellement et j'ai senti que j'avais enfin trouvé un moyen que je pouvais utiliser pour m'exprimer au mieux.
Cependant, j'avais d'autres intérêts qui prenaient la priorité. Basket principalement. J'étais un professionnel en herbe lorsque j'ai déménagé aux États-Unis pour jouer à l'université. Une blessure mettant fin à ma carrière m'a forcé à revenir à la réalité - et à la photographie. Mais cette fois, c'était pour gagner sa vie. Je ne suis pas le genre de personne qui peut "travailler pour l'homme" jour après jour… J'ai donc vu la caméra comme ma deuxième chance de faire quelque chose que j'aime depuis que le basket n'était plus une option. J'ai lu des livres, regardé des tutoriels et pratiqué mon cul - jusqu'à ce que j'en arrive à un point où mes images semblaient assez décentes pour que les gens paient un peu d'argent pour elles.
Josh :Au début, il s'agissait de trouver quelqu'un de qui apprendre. En dehors de la famille de ma femme, je ne connaissais personne d'autre dans mon État d'adoption, la Floride, alors j'ai commencé à chercher des photographes locaux qui pourraient avoir besoin d'un assistant pour travailler gratuitement (je n'avais pas le droit de gagner de l'argent car je n'étais pas encore américain résident permanent). Inévitablement, le sud de la Floride étant l'une des principales destinations de mariage au monde, j'ai trouvé une pléthore de professionnels du mariage établis auprès desquels apprendre. Je ne pensais pas que je l'aimerais comme tel. Être principalement un deuxième tireur au début m'a permis d'avoir une totale liberté de création, ce qui m'a permis de développer un style unique basé sur des compositions créatives et des moments documentaires tandis que les principaux photographes pour lesquels je travaillais étaient occupés à prendre les clichés traditionnels en toute sécurité.
De plus, j'aime tous les genres de photographie, et j'en ai fait la plupart à titre professionnel à un moment donné - de la mode au paysage, en passant par l'architecture, le sport, le commercial et le portrait - et les mariages sont le seul sujet qui vous permet de couvrir tous ces genres en un seul tournage. PARFAIT !
Enfin, et probablement la poussée la plus influente pour se concentrer sur les mariages est venue lorsque j'ai pris le numéro de mariage d'American Photo Magazine qui avait les 10 meilleurs photographes de mariage. J'étais encore en train de décider si j'allais essayer d'aller à plein temps avec les mariages, quand un photographe particulier du magazine s'est démarqué pour moi; Jonas Peterson a été le premier gars que j'ai vu aborder les mariages d'une manière qui m'a vraiment parlé. Je me suis immédiatement connecté avec son look cinématographique (je suis un peu un cinéphile) et son esthétique, mais sa raison de filmer des mariages et de raconter ces histoires a résonné plus que tout. J'ai épinglé la couverture du magazine dans mon bureau et je me suis donné pour objectif de trouver une identité visuelle qui communiquerait ma passion et mon besoin de raconter des histoires. J'ai toujours la couverture du magazine, je peaufine encore mon identité visuelle et je dois remercier Jonas pour le coup de pouce dont j'avais besoin.
Josh :Je suppose que la plupart des gens ont photographié leur premier mariage pour un ami ou un membre de la famille, et je ne suis pas différent. J'avais environ 10 secondes de tournage à mon actif et je me sentais suffisamment en confiance pour m'attaquer seul au mariage de ma belle-sœur. J'avais peu de matériel, alors les parents de ma femme m'ont payé assez pour acheter un speedlite dont j'avais désespérément besoin. En toute honnêteté, le mariage s'est bien passé et certains des clichés que j'aime toujours beaucoup ! Le seul problème a été le moment des portraits de famille (car ce n'est qu'à ce moment-là que j'ai réalisé que je faisais partie de la famille et que je devais être sur les photos).
Josh :C'est le cas. Et pour être honnête, ce n'est pas le plus sage des objectifs à l'ère de la photographie. Mais pas impossible si vous avez un angle pour travailler.
Pour moi, l'idée de me vendre en tant que "photographe de mariage à destination" est venue par nécessité. Ma femme et moi venons de deux pays différents (Australie et États-Unis) et nous sommes tous les deux très proches de nos familles. J'ai su dès le premier jour de notre relation que nous devions trouver un moyen de gagner notre vie, mais aussi avoir la possibilité de faire des allers-retours entre nos pays d'origine respectifs. J'ai donc tout de suite commencé à chercher des opportunités de tourner n'importe où en dehors de mon marché local. J'ai emballé mon site avec des mots-clés et des images liés à la destination et je n'ai pas essayé de restreindre mon marché cible à un domaine spécifique… Je n'ai pas passé trop de temps à me connecter avec des fournisseurs locaux comme la plupart le font, j'ai plutôt essayé de rester en contact avec amis que je m'étais fait à l'université et qui venaient de partout. Le plus grand soutien pour mes débuts en photographie est venu d'amis sur les réseaux sociaux, et je savais qu'un jour, certains d'entre eux auraient besoin d'un photographe de mariage…
Cela a nécessité beaucoup de sacrifices sur les revenus locaux potentiels au lieu de chasser les mariages hors de l'État et du pays (et parfois de payer moi-même). Ce n'est pas l'entreprise la plus rentable lorsque vous débutez, mais cela en vaut certainement la peine si vous êtes du genre à aimer travailler dans des environnements nouveaux et intéressants.
Au début, je tournais principalement pour des gens que je connaissais, que ce soit aux États-Unis ou en Australie. Le résultat a été un portefeuille diversifié provenant de diverses régions des deux pays… mais malheureusement, pas un résultat particulièrement sain… Cependant, le sacrifice en valait la peine, car maintenant, lorsque je reçois une demande par e-mail, je ne sais jamais d'où elle pourrait provenir, et c'est excitant, d'autant plus que faire un bon profit pour subvenir aux besoins de ma famille est désormais mon objectif principal, et la plupart des couples qui tendent la main comprennent qu'ils pourraient être responsables des frais de voyage dans une certaine mesure.
Je pense que la clé est de ne pas simplement dire au hasard "Je vais tirer n'importe où dans le monde" et d'espérer que vous vous envolerez pour l'Islande. Ce serait formidable, mais je n'ai certainement pas encore compris comment y arriver, même si ce n'est que le début. Je pense que vous devez vraiment être large, mais essayez de vous concentrer sur une région du monde avec laquelle vous avez au moins une sorte de connexion. De cette façon, vous constituerez un portefeuille plus diversifié plus rapidement, et lorsque vous voyagerez, vous pourriez avoir de la chance et pouvoir rester avec des personnes que vous connaissez dans ce domaine, ce qui épargnera à vos clients ce coût et augmentera vos chances d'en avoir. vous faire voler.
Josh :Les marchés sont similaires à bien des égards, mais presque opposés à d'autres égards. Les mariages eux-mêmes sont un peu différents; la plupart des cérémonies australiennes ont lieu plus tôt dans l'après-midi, avec un long intervalle entre la cérémonie et la réception. C'est une bénédiction car vous avez plus de temps pour la photographie, mais une malédiction car la lumière est souvent nulle. En Floride, beaucoup de cérémonies se déroulent près du coucher du soleil, puis il y a une ruée folle pour faire toutes les photos avant de perdre la lumière… C'est probablement pourquoi les "premiers regards" sont beaucoup plus répandus aux États-Unis, et vraiment rares en AUS.
Quant aux marchés…
Le sud de la Floride attire beaucoup de mariées hors de la ville en raison de la météo et du nombre de lieux. C'est aussi un endroit très facile d'accès pour les gens depuis les États-Unis. Ainsi, les invités n'ont généralement aucun problème à voler pour un mariage à destination sur la plage en janvier lorsque leur ville natale est probablement sous 4 pieds de neige. De plus, je pense qu'il y a des différences culturelles qui entrent en ligne de compte. Beaucoup de gens aux États-Unis vont à l'université dans tout le pays et construisent leur vie loin de leur famille. Ensuite, lorsqu'ils rencontrent quelqu'un et décident de se marier, ils réalisent qu'ils doivent en faire un mariage de destination, car les familles et amis des mariés sont probablement dispersés dans tout le pays. Ils trouvent donc un endroit chaleureux et pratique pour organiser leur mariage et c'est souvent le sud de la Floride. Lorsque vous filmez des mariages pour de telles personnes, le bouche à oreille voyage très loin puisque tous ces invités ramènent les souvenirs, les histoires et les photos dans leur ville natale. Ensuite, si les gens aiment le travail, il y a de bien meilleures chances qu'on vous demande de voyager dans un nouvel endroit pour photographier un autre mariage. C'est du moins mon expérience.
Cependant, dans ma ville natale d'Adélaïde, en Australie-Méridionale, c'est une autre histoire. La plupart des gens vivent à moins de 20 minutes en voiture de leurs parents et amis d'enfance. Les gens restent locaux pour l'université et travaillent, et ont donc généralement des mariages à proximité. Le tournage de ces mariages fonctionne très bien si vous vous concentrez sur la construction d'une réputation locale et que vous n'êtes pas particulièrement soucieux de faire des destinations. Le mot se répand très vite (les Australiens suivent également les tendances et aiment généralement les mêmes choses), mais le mot ne voyage pas très loin… il y a donc de fortes chances que les références que vous obtenez proviendront toutes de la même région. Et c'est bien. Mais j'essaie de faire les deux (filmer localement en Australie et photographier des destinations aux États-Unis - si j'arrive à tourner dans un autre endroit intéressant entre les deux, super !).
Le sud de la Floride compte également une plus grande population de personnes à revenu élevé qui souhaitent souvent des mariages somptueux et exagérés. L'Australie ne semble pas en avoir autant, du moins pas à la même échelle en général. Cependant, le mariage moyen coûte plus cher en Australie (car la plupart des choses coûtent un peu plus là-bas). Une autre chose intéressante à propos de l'Australie, c'est que presque tout le monde se considère comme faisant partie de la "classe moyenne". Cela se traduit par un marché intermédiaire très encombré pour les mariages, la plupart des vendeurs ciblant la mariée à budget moyen. Cela rend difficile pour les mariées de justifier de voler dans un photographe qui facture le double, alors que dans tous les cas, il y a probablement une multitude de photographes locaux parfaitement adéquats parmi lesquels choisir. Il y a un marché en croissance en Australie pour les couples qui se marient en Asie du Sud-Est (c'est assez bon marché). Et aussi beaucoup de couples asiatiques choisissent l'Australie continentale comme destination de mariage. Mais c'est un marché que je connais peu, mais sur lequel je me concentrerai davantage une fois que nous y serons dans quelques mois.
Josh :Wow, c'est difficile. Ce premier me vient à l'esprit en raison de toute l'attention qu'il suscite lorsque les gens le voient dans un album d'échantillons que je porte. Ce n'est pas que c'était une photo difficile à obtenir, ou qu'elle était particulièrement créative ou émotionnelle. Il a juste tout ce que je recherche. De superbes lignes, une symétrie, une composition, un premier plan / un plan intermédiaire / un arrière-plan, et cela vous transporte à cet endroit, je pense. Cela m'a aussi particulièrement marqué parce que c'était l'un de mes premiers mariages à destination… Dans les Smokey Mountains du nord de la Géorgie.
Celui-ci est plus récent et se démarque vraiment pour moi… Ce n'était pas une cérémonie d'église vraiment sombre, mais il y avait une lucarne terriblement positionnée qui brillait directement au seul endroit où je ne le voulais pas. La mariée et le marié étaient dans un point chaud qu'il n'y avait tout simplement pas moyen de tirer sans les exploser… Alors j'ai reculé et j'ai pensé un peu différemment. Je me suis arrêté là où tout était sous-exposé sauf eux deux.
Josh :C'est toujours un travail en cours. Je ne peux pas vous dire combien d'heures je travaille réellement par semaine, car je dors littéralement à 6 pieds de mon ordinateur. Il y a toujours quelque chose que vous pourriez faire en tant que propriétaire d'une petite entreprise, et il est vraiment difficile de ne pas y penser tout le temps... c'est pourquoi vous devez vraiment l'aimer ! Aiguiser ma vision créative vient d'un trait de ma personnalité de toujours rechercher la variété. Je suis le genre de personne qui ne commande jamais deux fois la même chose dans un menu. Je dois tout essayer. C'est la même chose avec la prise de vue et le montage. Il y a une base cohérente pour tout ce que je fais qui assure un style identifiable, mais je fais constamment des changements subtils qui me tiennent sur mes gardes et font évoluer le travail,
Par exemple, j'utilise un tout nouvel ensemble de préréglages chaque fois que je modifie une prise de vue, puis je les supprime lorsque j'ai terminé et je recommence à zéro pour la suivante. Cela me donne l'impression d'offrir au client quelque chose d'unique à chaque fois, même si cela ralentit parfois mon flux de travail. De plus, lors de la prise de vue, j'essaierai de faire au moins une chose radicalement différente à chaque fois.
Josh :Je n'arrête pas d'entendre dire que vous devriez tourner des œuvres plus personnelles. C'est un conseil tellement vague, je pense. J'essaie vraiment de penser à des projets personnels mais toutes mes idées me semblent trop prendre de mon temps; donc je finis par les jeter en veilleuse. Au lieu de cela, j'aborde mes mariages et mes fiançailles comme un travail personnel. Parce que pour moi, c'est très personnel. Je garde également un œil sur les scènes et les techniques d'autres supports visuels comme le cinéma et l'art, parfois je repère quelque chose qui pourrait fonctionner le jour d'un mariage ou d'une séance de fiançailles - ou non. J'essaie de ne pas trop regarder d'autres photographies de mariage non plus.
Josh :Malheureusement, il s'agit probablement d'environ 10 % de tirs et 90 % du reste à ce stade. Probablement parce que je ne sous-traite rien. Finalement, je sais que cela va changer et je chercherai avec plaisir des moyens d'externaliser efficacement sans sacrifier le style et la qualité. Mais à ce stade, j'apprécie toujours les défis de trouver des moyens d'être plus productif et innovant dans tous les aspects de l'entreprise.
Josh :Canon 5D Mark 3 et Mark. Je préfère utiliser le Mark 3, mais j'aime mieux les images du Mark 2, je ne sais pas pourquoi. Principalement des objectifs à focale fixe :le Canon 50 mm f/1,2 L était littéralement le seul objectif que j'ai utilisé pendant environ un an à un moment donné (en partie parce que j'avais un budget limité et en partie, eh bien, je l'aimais bien), j'ai appris à exploiter la polyvalence de une seule focale. Je suis maintenant obsédé par mon Sigma 35mm f/1.4 ART. Je porte également le Canon 135mm f/2 L qui me sort vraiment des ennuis parfois quand j'ai besoin de longueur, sans parler des portraits ridiculement beaux dont il est capable. Aussi, le Canon 17-40mm f/4 L est mon seul zoom, et mon meilleur ami lors de la réception.
Josh :Je pense que mes images semblent différentes selon les personnes. J'essaie d'écouter comment les autres décrivent mon style, afin que je puisse moi-même comprendre comment il se manifeste. Le problème, c'est que j'ai entendu des gens le décrire de différentes manières. Pour moi, cela indique que les gens peuvent se connecter au travail de différentes manières. Et j'en suis ravi.
Ma vision et mon espoir pour chaque mariage/tournage, c'est que je veux que les images soient un compte rendu complet et véridique des événements. Au sein de cela, je recherche une qualité de lumière particulière. Plus tard, lorsque je les traite, j'essaie de m'assurer que les tons, la couleur et le contraste correspondent à l'ambiance de chaque image individuelle. Quel que soit le processus d'édition que j'utilise, mon œil a tendance à aimer les choses d'une certaine manière, et inconsciemment, mon "style" ressort à la fin. J'ai appris à ne pas le combattre. Et d'autres semblent l'apprécier.
Je reçois beaucoup de commentaires sur mes clichés N&B émouvants; donc je pense que cela devient une caractéristique déterminante.
Les thèmes récurrents que je recherche en termes de moments importants, de composition et de lumière sont, je pense, plus déterminants que le style de montage.
Josh :La redondance est la clé. Trois sauvegardes d'images sur des lecteurs séparés et dans des sacs séparés, c'est ainsi que j'ai réussi cela. Côté équipement, je transporte mon sac photo dans l'avion donc il est important de voyager léger. J'ai un sac à roulettes avec l'essentiel de l'équipement et un sac à bandoulière avec au moins un boîtier et un objectif de 50 mm au cas où je perdrais l'autre sac. Le sac à roulettes pèse un peu, donc j'ai parfois peur qu'ils me le fassent vérifier, ce qui serait un problème. Mais ce n'est pas encore arrivé (je touche du bois).
Avant que je devienne double citoyen et que j'obtienne mon passeport américain, un douanier m'a interrogé sur le fait de faire 4 voyages vers et depuis l'Australie la même année. Sans oublier que lors de cette rentrée particulière, ma carte verte devait expirer le lendemain. Je lui ai dit que je suis un photographe de mariage à destination, il a ri et m'a dit "tu ressembles plus à un basketteur". J'ai ri; puis il a cessé de rire et m'a dit très sérieusement de ne plus voyager si près de la date d'expiration.
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